« Tu veux rouler, ou tu veux une excuse ? » Julien Lecreux, supermotard sans compromis

publié le 25/09/2020

Circuit de Villars sous Écot, vendredi 11 septembre 2020.

Quelques jours seulement après la finale du championnat de France 2020 sur ce même circuit, le contraste est reposant. Le paddock bourdonnant et le planning minuté ont laissé la place à une atmosphère beaucoup plus détendue, avec une météo d’été tardif qui fait du bien à tout le monde.

Je me prépare à un week-end de course du Championnat de Ligue Bourgogne Franche Comté avec Julien Lecreux.  C’est l’occasion de faire quelques photos ensemble, et aussi un point d’étape sur un bon nombre d’années en supermotard pour le pilote aindinois de 38 ans.

Âmes sensibles, s’abstenir. Julien ne mâche pas ses mots. Son sens de l’humour est parfois mordant. L’homme a un goût prononcé pour des questions directes qui peuvent surprendre, et pour des avis tranchés. Quand on le connaît, on sait aussi que c’est à bon escient.

Passionné de supermotard depuis des années, amateur assumé (dans le sens où il n’en tire aucun revenu), Julien est un ardent défenseur d’une certaine idée de la discipline: seuls les résultats comptent, pas les excuses. Il est intransigeant avec lui-même, et aussi avec les autres. Tout le monde doit être égal devant les règles de la compétition.

Il reconnaît aussi qu’avec les années, son point de vue a évolué sur certains aspects. Après de nombreuses saisons en 450, il roule maintenant au guidon d’une Yamaha YZ 125 2T. Il signe tout de même des chronos qui taquinent le top 10 du trophée de France Challenger. Il n’a donc rien perdu de sa combativité, même en reconnaissant avec une pointe d’humour que « sa carrière internationale est derrière lui ».

Trophée GCR, Rivesaltes, 14 juillet 2012

Julien fait ses premiers tours de piste en 2005, en commençant par du karting. Comme les circuits accueillent aussi des supermotards, il passe rapidement de quatre à deux roues. Il se met vraiment à la discipline à partir de 2008. Il commence par les courses proches de chez lui, d’abord en Championnat Open, puis en Prestige à Saint-Laurent-de-Mure.

Au début, il ne fait pas de saison complète. En 2013, il fait une parenthèse hors de France avec le championnat régional piémontais en Italie, et quelques courses du championnat de Suisse. Il roule alors en 450.

Championnat de France, épreuve du Castellet, 29 août 2014

En 2014, Julien est de retour pour une saison complète sur le Championnat de France, en catégorie Challenger. Lors de l’épreuve de l’Alpe d’Huez, il est victime d’une chute et d’une blessure à la main. Afin de pouvoir rouler dès l’épreuve suivante, il choisit l’amputation de la moitié de son auriculaire, d’où son surnom de « Neuf et Demi ».

Championnat de France, épreuve de Magny-Cours, 3 juillet 2015

Julien roule également beaucoup en cross pour s’entraîner. Il est adepte des parties terre les plus techniques possibles, y compris en supermotard. Pour lui, la 125 est venue naturellement, car il en avait une pour l’entrainement en motocross, en plus du 450.

Julien : « À la fin, je ne voulais plus prendre que la 125. C’est vraiment fun comparé au 4T, on s’attarde à des petits détails qui font aller plus vite, c est techniquement beaucoup plus intéressant. Je n’avais même plus du tout envie de monter sur un 4T. Une catégorie 125 sur le régional suisse de motocross a été créée, et je me suis inscrit a tout le championnat. Pour moi c’était la confirmation, j avais passé le cap. »

Championnat de France, épreuve de l’Alpe d’Huez, 7 août 2016

Ayant chez lui le matériel pour transformer sa 125 cross en supermotard, il s’essaie à la catégorie S3 en Championnat de France. Pour lui, les résultats sont concluants. Les chronos sont assez proches, sans avoir les contraintes du 450. Il reconnaît qu’il comprend maintenant les déclarations d’Adrien Goguet qui défendait les petites cylindrées, alors que ce n’était pas le cas à l’époque.

Days 17″, Motorland Aragon, Espagne, 26 octobre 2016

Sans parler d’un gros palmarès, Julien a quelques beaux faits d’arme à son actif. En Championnat de France, il a été régulièrement qualifié en Trophée de France Challenger au cours des années, avec quelques belles places, des victoires de manche et holeshots. En 2018, il termine septième de la catégorie. En 2017, il décroche le titre de Champion de Suisse en Open Promo.

Aujourd’hui, il est encore attiré par la performance et le dépassement de soi. Il désteste l’idée de rester dans sa zone de confort. Pour lui, participer à des courses, c’est aussi le moyen de rouler dans les meilleures conditions, notamment pour les parties terre. C’est avant tout un plaisir, et même si les podiums ne sont pas une motivation première, c’est une belle reconnaissance de son travail lors des entrainements.

Holeshot, Trophée de France Challenger, Circuit de Bresse, 15 avril 2018

Place à la série de photos de l’épreuve de Ligue Bourgogne Franche Comté à Villars sous Écot. Un week-end qui mêle performance et plaisir, durant lequel Julien tient la dragée haute à de nombreux pilotes en 250, et termine deuxième sur les deux courses de sa catégorie.

L’auteur

Basé à Toulouse (France), Steph Legrand se spécialise dans la photo de supermotard depuis 2010. Il propose des services de photographie et de communication aux entreprises et aux particuliers.

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